Le concept d'Attribution Réflexive"
Dans le cadre des 240 fins possibles, j'ai développé le concept d'Attribution Réflexive, une approche qui réattribue certaines de mes œuvres passées à mes doubles créatifs, tout en initiant une réflexion profonde sur le processus créatif lui-même. Le terme "réflexive" fait référence à la réattribution, mais aussi à la réinterprétation consciente des œuvres, en leur conférant de nouvelles significations sous des angles différents.
L'Attribution Réflexive repose sur plusieurs principes clés :
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Réattribution critique : Les œuvres ne sont pas redistribuées au hasard. Leur sens s'enrichit selon les variables spécifiques influençant chaque parcours créatif.
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Nouvelles lectures : En modifiant le contexte des œuvres, ce processus critique la notion d’unicité et offre de multiples relectures.
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Multiples perspectives : L’attribution aux doubles créatifs permet d’explorer différentes directions que chaque création aurait pu emprunter.
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Réinscription artistique : À la manière de Boris Groys et de l'auto-curation, l’artiste se réapproprie et redéfinit ses œuvres dans un cadre conceptuel renouvelé.
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Redistribution sensible : S’inspirant des théories de Jacques Rancière, l’Attribution Réflexive reconfigure les expériences esthétiques proposées au spectateur.
Exemple d'Attribution Réflexive :
En 1999, j'ai réalisé l’œuvre intitulée "Morceau de glaise à proximité d'une plaque électrique". Dans cette installation, la glaise est placée tout près d’une source de chaleur sans jamais entrer en contact avec elle. Cela symbolise une tension entre la transformation potentielle et l’attente de cette transformation. L’œuvre illustre la fragilité du vivant, de la matière brute en attente d’être modelée, un état où l’imprévisibilité et l’incertitude régissent le processus de changement.
En 2021, mon Double créatif n°199 a revisité cette œuvre sous le titre "Transmutation de l'éphémère". Il a retravaillé l'installation en y ajoutant une coloration cuivrée à la glaise, transformant ainsi la perception de la matière brute en objet précieux. Cette version questionne la matérialité des objets et leur valeur dans un contexte de marchandisation. La glaise, autrefois matière simple et organique, devient ici symbole de luxe, posant la question : est-ce que tout peut être marchandisé dans une société capitaliste ? Cette relecture interroge ainsi la tension entre authenticité matérielle et commercialisation, tout en offrant une réflexion sur la fétichisation des objets dans l’art contemporain.
Biographie du Double Créatif n°199 :
Né à Lyon en 1977, ce double créatif a grandi dans un environnement artistique structuré. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, il a rapidement pris une direction artistique marquée par des installations multimédias et des performances interactives. Avec un score élevé dans l’Équation de la Dynamique Créative (EDC) (92/100), il excelle par sa résilience et son adaptabilité, et ses œuvres sont exposées dans des galeries à Paris, Berlin et New York.
Références Conceptuelles :
Cette démarche d'Attribution Réflexive s'inscrit dans une réflexion contemporaine sur la création artistique, soutenue par les idées de plusieurs penseurs actuels :
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Nicolas Bourriaud – Postproduction (2002), Éditions Lukas & Sternberg : Bourriaud explore la réutilisation d’œuvres existantes par les artistes contemporains, une idée reprise dans l'Attribution Réflexive.
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Boris Groys – Going Public (2010), Éditions Sternberg Press : Groys traite de l'auto-curation et de la réauthentification, concepts qui trouvent écho dans mon processus de réattribution.
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Hito Steyerl – In Defense of the Poor Image (2009), Éditions e-flux journal : Steyerl aborde la circulation des images et leur transformation, ce qui correspond à la réappropriation de mes œuvres dans de nouveaux contextes.
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Jacques Rancière – Le Partage du sensible (2000), Éditions La Fabrique : Rancière examine la redistribution du sensible, une idée centrale dans la réattribution de mes œuvres à mes doubles créatifs.
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Claire Bishop – Artificial Hells (2012), Éditions Verso : Bishop explore la participation du public dans l'art contemporain, une idée qui trouve son reflet dans l'engagement du spectateur face aux différentes interprétations de mes œuvres.
Double Créatif N°199, Autoportrait, Paris, 2016-2017, impression photographique sur dibon. 8 tirages, Divers 15 x 15cm. Collection Privée